(...je me crève le cul du matin au soir, sans
arrêt. Je ne sors de la fac que pour m’acheter un sachet de salade, je n’ai
même pas eu le temps d’aller une seule fois au marché de la place St
Marc : vous me permettrez bien de m’amuser un tout petit peu, avec mon
amabilité qui est passée en proverbe, n’est-ce pas ? Soyez indulgent avec
un pauvre vieux à qui aucun plaisir ne reste, si ce n’est celui de boire du
rouge, et de répéter : « Je vous l’avais bien dit... »)
J’aime la France.
Ceci est bien évident à qui me lit, c’est à dire à qui me connait. C’est dans
sa littérature que je puise, avec plus ou moins de succès, la force de ma
prose, et c’est sa littérature qui me donne les mots quand je n’en ai pas ; c’est ici, en France, que vous me voyez – ou mieux, que vous me
lisez – heureux et productif ; c’est ici, en France, que Roberta m’a vu enfin
rire, oublier mon fardeau, chez Erick, ce qui en Italie ne peut se passer que dans des
circonstances très exceptionnelles, telles que la conjonction de deux astres de
ce blog, les deux Marco (Basilisco et P.).
Mais ici je me sens à l’aise, parce
que je me sens ailleurs, quoique cette sensation ne soit pas si justifiée,
comme vous le verrez par la suite...
J’aime la France,
mais, en homme cultivé et respectueux, je ne me leurre pas de la comprendre.
Mais je l’aime
toute, même dans ce que mes compatriotes, les Italiens (en supposant qu’ils
existent) trouvent détestable.
Je vous fais un
exemple : certains d’entre vous ont trouvé écœurants « le risatine,
gli ammiccamenti, le offese velate e quelle manifeste che pensavo fossero
appannaggio dei vari Boldrin o Bisin di passaggio e invece, hélas, scopro che
sono nel DNA dei comunisti francesi coi baffi all'insù », qui ont aimablement agrémenté
mon séminaire à Paris XIII, où une moitié de l’audience était de mes lecteurs,
et l’autre était composée par la famille Boccara au grand complet. Vous avez
loué ma patience, qui passe généralement inaperçue (hélas, ce que le monde est
injuste !), la patience du crotale, comme vous le savez bien, mais il ne
fallait pas. Car si la France est digne d’amour, c’est surtout parce qu’elle
nous offre des bons modèles, et mon modèle, vous le savez bien, reste
Palamède :
« Pensez-vous
qu’il soit à votre portée de m’offenser ? Vous ne savez donc pas à qui
vous parlez ? Croyez-vous que la salive envenimée de cinq cents petits
bonshommes de vos amis, juches les uns sur les autres, arriverait à baver
seulement jusqu’à mes augustes orteils ? »
Cher Palamède, ce
que je te comprends...
Et ce sont plus
ou moins tes mots que j’ai dit au fils, celui qui sait exactement comme la
courbe en J de la France est faite (c’est surprenant, vous verrez cela sur
Youtube), lorsqu’après le débat il m’a approché en me disant une chose de ce
genre : « Je suis étonné de la valeur thaumaturgique que vous
attribuez au taux de change ». Et moi de répondre : « Ecoutez,
cher monsieur, je suis bien habitué à cela, ça c’est de la dialectique qui ne
vaut rien du tout ». Et lui : « Je trouve ça insultant ».
Et moi : « Faite comme vous voulez. Cela fait maintenant deux heures
que vous essayez de m’insulter ». Aurait-il compris ? Je n’en sais
rien. Il ne m’avait pas l’air d’avoir lit Proust, ni Marx non plus, d’ailleurs.
Mais, vous voyez,
en revenant au point de départ, j’aime aussi ce petit air gonflé, cet air de
supériorité, cette obtuse fermeture au dialogue, cela me plait. Ils ne
connaissent pas trop bien leur histoire, certains français, car autrement il
sauraient bien que « qui s’y frotte s’y pique ». Gare à qui rencontre
Taquin le superbe !
Et pourtant le
fils avait bien eu l’exemple du père. Car lorsque celui interrompait sans cesse
ma réplique à son discours extrêmement creux, tout fait d’appels rhétoriques
(« il ne faut pas se résigner, il faut lutter pour changer les
choses ! » - c’est à dire pour rester dans l’euro... Et c’était à moi
qu’il le disait, de lutter ! Vous comprenez ? A moi ! C’est à dire à la
personne sans laquelle il n’y aurait pas de débat en Italie, on est
d’accord ?), lorsque ce monsieur, disais-je, m’interrompait en
franchissant les bornes pourtant bien visibles de la politesse (car les
frontières, il faut qu’on se le dise, ont leur raison d’être), il m’a été
simple de l’inviter à se taire en lui posant une question laquelle lui il
n’avait pas de réponse : « Puisque vous vous posez tellement de
questions, il faudra bien que vous vous demandiez aussi pourquoi un parti qui
faisait plus que 20% maintenant il fait moins que 2% ».
...
Là on nous a
gracieusement octroyé un peu de silence pour développer nos arguments, auxquels
il n’y a pas eu de véritable réplique.
...
Car il faudra
quand-même qu’on se le dise : si vous ne comptez rien, après avoir compté
beaucoup, et moi je compte quelque chose, après n’avoir compté rien, c’est que
vous n’avez rien compris, et moi j’ai compris quelque chose.
Il y aura le
temps de vous expliquer pourquoi vous n’avez rien compris. Ce sera d’autant
plus facile que vous le savez très bien. Je suis de l’avis de M. Sapir :
dans vos raisonnements il n’y a pas seulement de la mauvaise économie (et
d’ailleurs vous avez tout de suite compris qu’avec moi cette route était
barrée) : il y a surtout de la mauvaise foi. Votre jeu est clair :
vous approprier avec un message faussement critique (lutte au capitalisme) et
faussement positif (pas de résignation) d’une partie du marché de l’opposition,
du mécontentement, pour vous assurer une petite réussie personnelle dans la vie
politique de votre pays. Vous échouerez, parce que c’est la Bible qui le
dit : « Ecris à l’ange de l’Eglise de Laodicée : Voici ce que
dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la création de Dieu.
Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu
être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid
ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »
Et en effet vous
serez vomi de la bouche de l’histoire, mais ce ne sera pas trop
douloureux : vous y êtes bien habitués.
Il est donc plus
intéressants de rappeler, aujourd’hui, les peux de choses que moi j’ai compris
sur la France (sans me leurrer, je me répète, de la comprendre toute :
mais vous verrez que j’avais pourtant saisi quelques détails...).
Ah, vous me dites
qu’un tel Généreux vient de faire une révélation époustouflante, notamment que
M. Mélénchon n’a pas prôné la sortie de l’euro car les communistes s’y seraient
opposés !? En êtes-vous bien sûrs ? Il aurait donc renoncé à faire 20% pour écouter le 2% ?
Voilà ce qui en effet est bien généreux, de la part d’un politicien. Moi je me
suis permis de voir la chose autrement, en 2012, et les faits ne m’ont pas
démenti jusqu’à présent. M. Mélénchon était en 2012 ce que M. Tsipras est
aujourd’hui : un leurre. Leur raison d’être est (et était) très
évidente : neutraliser une partie de l’opposition, en la ramenant au
discours néolibéral, après avoir donné aux électeurs la fausse illusion de
pouvoir changer quelque chose. Mais les électeurs, en France comme en Italie,
ne sont pas si bêtes que vous les faites, mes chers. Et en effet aux
législatives le parti qui était crédité par les sondages d’un score au-delà de
17% avant les présidentielles, fit un maigre 7%. Et, comme prévu, Marine
la blonde poursuivit sa résistible montée, car la gauche avait fait une erreur
majeure : lui avait permis, à elle, à la blonde, de définir par défaut
l’agenda politique de la gauche.
« La blonde
parle de l’euro ? Donc il ne faut pas en parler. Et si quelqu’un s’avise
d’en parler, il suffira de lui dire qu’il est un fasciste ».
Et non, mes
chers, ça ne suffit plus, et voilà la première chose que j’ai comprise :
que votre stratégie (pourvu qu’elle existe) est suicidaire, et que le niveau de
votre débat est vraiment très en retard par rapport à celui du débat italien,
ou la gauche néolibérale commence à se poser des questions (et si ceci arrive,
c’est parce-que quelqu’un l’a forcée à se les poser).
Ah, vous me
dites, en frissonnant d’horreur, que M. Hollande a trahi vos attentes, en
adoptant une politique néolibérale, alors que vous aviez vu en lui un espoir de
rachat pour les classes ouvrières non seulement de la France, mais de toute
l’Europe ? Mais, mes chers messieurs, ceci est aussi triste que
prévisible, si fait que je
l’avais prévu le 6 mai 2012, lorsque vous étiez tous contents !
Il
n’est pas méchant, il n’est pas un traitre, M. Allemagne, pardon : M.
Hollande. Simplement, il n’avait pas d’autre choix, et les solde sectorielles
le montraient d’une façon tellement claire ! Quoi ? Marx n’en parle
pas, des soldes sectorielles ? Je n’en serais pas si sûr, et, quoi qu’il
en soit, j’imagine qu’il y a plein de choses dont Marx n’a pas parlé : de
l’accord de septième de dominante, de la nébuleuse d’Andromède, du cassoulet,
du boson de Higgs, des chansons de Pétrarque... Plein de choses... Mais le fait
qu’il n’ait pas daigné en parler, chers camarades, n’entraine pas forcement que
ces choses n’existent pas, vous êtes d’accord ? Ores, il s’avère que la trajectoire des
soldes sectorielles français était formelle : la France ne pouvait pas se
permettre l’euro. Lorsque le solde des partie courantes fléchit inexorablement,
comme il le faisait en France et en Italie, il n’y a qu’une solution :
soit on laisse agir les prix, donc, on réaligne le taux de change, soit on
applique l’austérité, qui coupe les importations et, après, peut-être, relance
les exportations (par le biais du chômage, qui force les ouvriers à « se
modérer »). Voilà le système que vous défendez: un système qui prevoit la déflation des salaires comme issue obligée.
Et vous, qui êtes si politiciens,
qui êtes si clairvoyants, comment pouvez-vous ne pas comprendre que lorsqu’il faut faire ce sale travail,
lorsque il faut abattre les revenus des classes subalternes, le capital choisit toujours un boucher au
tablier rouge, car sur le tablier rouge les éclaboussures de sang sont moins
saillantes ? Qui a massacré les travailleurs allemands ? Schroeder.
Qui a massacré les travailleurs italiens ? Le Parti démocratique, par le
biais des gouvernements soi-disant « techniques ». Qui est en train
de massacrer les français ? M. Allemagne, pardon, Hollande, avec son joli
tablier rouge, ou plutôt rose (ce qui fait que les éclaboussures, en effet,
commencent à paraitre, et la blonde s’en donne à cœur joie...).
Est-ce une
surprise ? Pour vous, peut-être (ce qui explique le rien% auquel vous vous
êtes réduits), mais pas pour moi. Désolé, ce n’est pas très élégant de le faire
remarquer, mais moi je l’avais compris bien avant que cela se produise :
la France est le grand malade d’Europe, et pour cela son gouvernement n’aurait pas
eu d’autre choix que celui de trahir ses électeurs.
Et on en vient
ici à la troisième chose que j’avais compris (et elle était pourtant bien
simple, et sous les yeux de tout le monde), et que ni vous, ni votre allié dans
le projet euriste-néolibéral, M. Moscovici, semblez avoir compris, même si
entre temps, avec un peu de retard, l’Economist
et Newsweek ont daigné
s’en apercevoir. Là, je vous assure, je m’en veux, parce-que, comme je vous
l’ai dit dès le début, j’aime la France, et c’est très cruel, très impoli, et
en tout cas très embarrassant, de devoir dire une vérité désagréable à
quelqu’un qu’on aime. Mais il me faut pourtant le faire. J’en souffre (et je
crois que cela soit bien visible, pardon, lisible), j’en souffre, mais amicus Plato, sed magis amica veritas.
Vous
n’êtes pas en si bon état que vous le croyez, chers amis, et, hélas, je m’étais
permis de prévoir cela non seulement dans mon blog et dans mon livre en 2012
(ici la
traduction en anglais, faite en 2014 guise de « ce qu’il fallait
démontrer »), mais aussi dans des publications scientifiques (si vous voyez ce
que c’est...). Vous vous leurrez d’être de la même taille que nos frères,
les Allemands, mais il n’en est rien, et M. Feldstein vous en avait bien
prévenu en 1997 : « What is clear is that a French aspiration for
equality and a German expectation of hegemony are not consistent » (“EMU
and international conflict”, Foreign
Affairs, vol. 76, n. 6, 1997).
Pauvre M.
Moscovici ! Dans la même émission dans laquelle il liquidait M. Sapir
comme « économiste
d’extrême droite », il s’était aussi avisé de dire que la France
n’était pas comme l’Italie. Eh bien, en effet il y a des différences. On
pourrait leur donner un coup d’œil, si vous le voulez bien ? Je vous en
donne une synthèse dans ce graphique, dans cette joli rosace, ou j’ai choisi le
bleu, le rouge, et le noir, qui, comme j’ai récemment appris en visitant la
Sainte Chapelle, étaient les couleurs préférés dans les verrières du XIII
siècle, c’est à dire d'un âge où les théologiens en savaient d’économie bien
plus que les martiens d’aujourd’hui (ce n'est pas une faute de frappe : c'est qu'ils viennent d'une autre planète).
Je vous donne
quelques explications, dans le sens de l’aiguille de la montre :
PC c’est la
variation du déficit des partie courantes entre 1999 et 2007 (en rapport au Pib);
SP c’est la
variation du déficit budgétaire primaire (en rapport au Pib);
SS c’est la
variation du déficit budgétaire structurel (en rapport au Pib);
DP c’est la
variation du rapport dette publique/PIB
CH c’est la
variation du taux de chômage ;
IN c’est le taux
d’inflation moyen ;
CR c’est le taux
de croissance moyen ;
...et on a fait
le tour ! Il va de soi que vous êtes les bleus, et nous les rouges, et la
ligne pointillé représente le zéro. Petite remarque sur les unités de mesure :
j’ai choisi la variation lorsque les variables sont des rapports (au Pib, ou
aux forces de travail), et j’ai choisi la moyenne lorsque les variables sont
des taux de variation. Un choix bien naturel, car en économie ce qui compte est
surtout la trajectoire, comme vous le savez bien.
Donc, voyons, en
quoi l’économie française aurait-t-elle été tellement meilleure que l’italienne
avant la crise, donc sur la période 1999-2007 ?
La rosace, vous
le voyez, est construite de telle façon que celui qui est à l’intérieur est le
meilleur, sauf sur l’axe de la croissance. En effet, si l’on part d’ici, c’est
à dire de CR, on voit que la performance de la France a toujours été meilleure.
Par exemple, de 1999 à 2007 la croissance moyenne de la France se situait à
2.2%, 0.5 points plus haut que celle de l’Italie, qui n’était qu’à 1.7%. Un
résultat d’autant plus remarquable que sur l’axe de l’inflation (IN), où, d’après
les pères de nos patries, il serait mieux de se situer à l’intérieur (c’est à
dire, d’avoir un taux de croissance des prix plus petit), la situation est renversée :
nous les italiens étions les méchants, avec un taux d’inflation moyen à 2.3%,
alors que vous aviez un rassurant 1.8%.
Que c’est beau !
Mais c’est fini
les bonnes nouvelles, parce que sur toutes les autres coordonnées, où il
faudrait être à l’intérieur, la France, hélas, se trouvait dans une très
mauvaise position. Le déficit des parties courantes (PC) a augmenté en France
et en Italie, mais en France l’augmentation a été presque double. Le solde
budgétaire primaire (SP) a augmenté dans les deux pays dans la même mesure, mais le
solde budgétaire structurels (SS) a augmenté en France plus qu’en Italie, ce qui montre que la France aurait pu mieux profiter de sa croissance. Il s’ensuit
que la France, où la croissance a été plus rapide, a vu son rapport dette
publique/Pib augmenter de 5 points, alors qu’en Italie il diminuait de 10. Et
comment cela se fait qu’une économie où l’endettement augmente n’ait pas été
capable de faire diminuer d’une façon plus significative le chômage ? En
Italie il avait diminué de 5 points, alors qu’en France seulement de 2.
Comment cela se
fait qu’avec un état moins austère, avec une augmentation de l’endettement net
extérieur, et donc avec plus de ressources mises à disposition de l’économie (ou moins de ressources soustraites), le chômage
n’ait pas diminué plus ? C’est à vous de me le dire. Ce que je peux vous
dire c’est qu’après cela il ne faut pas se plaindre si la blonde dépasse 30%. Ce
n’est même pas politique : c’est purement économique.
Mais... Comment nos pays ont-ils réagi à la crise ? Faisons-en un
autre, de tour : voilà la même rosace, pour la période 2008-2013 :
Si l’on
regarde la dette publique (DP), bien, la réacion a été exactement la même :
une augmentation d’environ 25 points de Pib. Pas mal, n’est-ce pas ?
Mais,
encore une fois, cette performance nous montre en réalité la France dans une
position plutôt défavorable, car en Italie le Pib (CR) a chuté, avec une
croissance moyenne de -1.5%, alors qu’en France la croissance moyenne a été
quasiment nulle. Donc, puisque les taux d’inflation (IN) ont été très proches,
le fait que la dette publique ait eu la même augmentation dans les deux pays
indique une chose : que la politique budgétaire française a été moins
rigoureuse. En effet, en France le déficit primaire a augmenté, et le déficit
structurel a diminué, mais moins qu’en Italie. Bien sûr, en tant que keynésien
je n’ai rien contre une politique fiscale anticyclique, cela va de soi. Mais il
y a un petit pépin. Est-ce que vous pouvez bien vous la permettre, cette
politique ? La réponse est clairement négative : non. C’est le solde
des parties courantes qui le montre (PC) : en Italie il a diminué, en
France non. La politique de destruction de la demande intérieure, avouée par M.
Monti dans une célèbre interview, a fonctionné. Et ceux qui n’ont pas (encore) détruit
leur demande intérieure, qu’est-ce qu’ils font ? Ils continuent à s’endetter
avec le reste du monde.
Ceci était bien prévisible.
Ce n’est pas par hasard que vous avez besoin des chinois pour faire survivre
Peugeot. Je vous explique comment ça marche, c’est très simple. Vous êtes en
train de vendre l’usine Peugeot à l’étranger car vous ne réussissez plus à
vendre ses produits à l’étranger. C’est simple : vous vendez la Peugeot car vous ne vendez plus assez de Peugeot. Si on a un problème de
compétitivité, on s’endette avec l’étranger, et lorsqu’on est endetté il faut
vendre les bijoux de famille. Ce n’est pas nouveau. Il y a un autre pays
européen qui a beaucoup d’analogies avec la France, vous le savez ? Son
nom commence par F, ses habitants se croyaient meilleurs que les autres, et j’avais
prévu sa chute dans mon livre (à p. 29). Ah,
vous avez compris, maintenant: c'est la Finlande.
Nous sommes donc dans
la même situation, mais avec une différence, ou peut-être deux. La première est
qu’en effet nos finances publiques, compte tenu de leur
trajectoire avant la crise, et de leur état après le stress auxquelles elles
ont été soumises par les politiques d’austérité, sont dans un état relativement
plus solide que les françaises. La deuxième est que nous, de nos problèmes,
nous nous en rendons compte, et nous commençons à en parler. Ce n'est pas la politique de l'autruche, des rencontres à huis clos. C'est fini chez nous.
A ma rentrée, le
7 mars, je serai avec d’autres économistes pour en parler dans une rencontre
organisé par le Parti Démocratique. Imaginez-vous un colloque organisé par M.
Moscovici sous le titre « Titanic Europe » ! Ce n’est pas
imaginable, n’est-ce pas ? En Italie oui. Et, si vous le voulez bien, mais
même si vous ne le voulez pas, ceci dépends aussi du fait que les trois
choses que je sais m'ont aidé à vendre à peu près 20000 copies de mon livre.
Amicalement.
Un économiste qui
ne connait pas la courbe en J de son pays (mais connait bien la littérature du
vôtre).
(...e fra le righe si
legge?...)
si legge..si legge... :D
RispondiEliminaMa gli ignorantoni di casa nostra, puddin-progressisti o puddin filo brianzol- svizzero-abruzzese de noantri, han già trovato le ragioni vere di questa debacle:
"le colp d'lo Stat e del Landini (non il noto trattore, l'altro), Dio d'un mond leder!"
Dal Blog del " Fuffington Post" nell'articolessa che descrive la debacle PSA:
"Peugeot-Citroen ha fatto esattamente tutte o quasi le sciocchezze che Landini, la FIOM, la CGIL, buona parte della sinistra e tutto il resto dei tipi pericolosi per l'industria italiana avrebbero voluto che facesse la FIAT.
Ha creduto al Governo francese, ha mantenuto alta la produzione in Francia per mantenere l'occupazione, non si è internazionalizzata a sufficienza, ha lanciato nuovi modelli in controtendenza rispetto al mercato, etc.
Risultato. Nel 2012 ha perso la bellezza di 5 MILIARDI.Nel 2013 il risultato sarà poco migliore. Ha dovuto comunque chiudere stabilimenti in Francia e ridurre di più del 10% il personale francese ed ora la famiglia Peugeot si avvia a perdere il controllo della propria azienda che, con ogni probabilità, passerà ad essere controllata dalla Dongfeng, grande azienda di Stato cinese che già produce localmente modelli di Peugeot-Citroen e di Renault. Bel colpo, ragazzi!
Al contrario, Marchionne ed Elkann hanno agito come ritenevano giusto, hanno mantenuto salda la proprietà dell'azienda, hanno acquisito brillantemente anche quella di Chrysler, si sono espansi sul mercato internazionale e possono guardare con maggiore serenità al futuro. Compreso un possibile uamento della produzione in Italia.
Pensate cosa sarebbe successo se ci fossimo fidati di Landini!"
Grande analisi del caspio. Complimentoni. XD
beh...chapeaux!!
EliminaSinceramente ancora non ho capito se è Marpionne che si è comprato la Chrysler, oppure se è stato Obama che si è comprato la Fiat.....
EliminaLettera al Financial Times di Esperti Ue sull'Accordo Transatlantico: è un Pericolo per la Democrazia
RispondiEliminaIn una lettera al Financial Times, due membri del gruppo di esperti della UE sull'Accordo Commerciale Transatlantico respingono le accuse di "antitrade" rivolte a coloro che si oppongono ai negoziati: il TTIP non riguarda solo il commercio, è un attacco alla democrazia.
Signori, è un approccio piuttosto superficiale da parte del Financial Times quello di etichettare i critici del Transatlantic Trade and Investment Partnership come degli "attivisti contrari al libero commercio" (“No time to waste on transatlantic trade”, editoriale del 17 febbraio). Due esempi dovrebbero bastare a dimostrare che la controversia sul TTIP non riguarda tanto il commercio, quanto la legalità e la democrazia.
In primo luogo, la Commissione europea e gli Stati Uniti vogliono includere una clausola di "risoluzione delle controversie tra investitori e Stato". Ciò consentirebbe alle imprese di aggirare i sistemi giudiziari ordinari e citare in giudizio i governi direttamente, in collegi arbitrali speciali, per tutto ciò che ritenessero non essere un trattamento "giusto ed equo" - solitamente quella legislazione nazionale volta a tutelare l'interesse pubblico. Tali collegi arbitrali sono profondamente viziati. Il ricorrente - l'azienda - ha un 50 per cento di influenza su chi li presiede, e le decisioni dei collegi non sono vincolate dal precedente.
In secondo luogo, l'UE e gli USA vogliono anche istituire un nuovo (ovviamente, non eletto) organo con il potere di esaminare tutta la legislazione che ciascuna delle due aree ha in corso di approvazione.
Entrambe queste iniziative scoraggiano fortemente i governi ad agire nell'interesse pubblico. Al contrario, allontanano il potere dai governi eletti, in direzione delle imprese e di regolatori e collegi arbitrali anonimi. Nel momento in cui sia il governo federale degli Stati Uniti che le istituzioni europee sono in difficoltà sulla propria legittimazione democratica, potrebbe non essere la più saggia delle idee quella di devolvere i poteri di controllo ad organismi ancora più lontani dai normali cittadini.
I governi eletti dovrebbero essere in grado di proteggere il loro popolo e l'ambiente, anche se qualche volta questo può essere sconveniente per certi settori del mondo degli affari. Questo non è essere contrari al libero commercio. E' semplice buon senso.
Jos Dings e Pieter de Pous, membri del gruppo consultivo di esperti sul TTIP dell'UE
Secondo me ci stanno distraendo.
Elimina« Quand je me considère, je me désole, mais quand je me compare, je me console. »
RispondiEliminaNec pluribus impar. Questa sera mi sono stappato uno Chéverny che è la fine del mondo: Chardonnay e Sauvignon. Lo porterò a Erick sabato, il famoso 22... se mi apre, però: ha cambiato ragazza, ed è diventato un po' asociale. In fondo lo invidio...
EliminaVedremo mai la traduzione? Ci possiamo fidare di google translator?
RispondiEliminaNo, non credo. La traduzione non la vedrai. Se ci vediamo però spero di non doverti mai dire quello che c'è scritto fra le righe.
EliminaLei è crudele, ora i troll sono costretti a imparare anche il francese per leggere quello che scrive. È un differenziale linguistico incolmabile per loro, per di più in una lingua che definiscono démodée et efféminée. Basta con questa frammentazione, ora bisogna guardare avanti verso l’unificazione linguistica. Le lingue neolatine hanno espletato il loro corso, largo ai nuovi dominatori!. Und alles Gute!
RispondiEliminaio ero seduto dietro a mr. baffone: una figura ottocentesca e insopportabile. Ma Monti non poteva diffondere un po' di sano nazionalismo commerciale invece di taglieggiare i salariati? Lasciaci ricevere degli stipendi decorosi, noi promettiamo di non comprare vw e tenere in ordine la bilancia commerciale sulla base di un autocontrollo responsabile, civile ed evoluto - compra la tua auto a km0...
RispondiEliminaNo, i piddini avrebbero comunque comprato il doppio di Golf e il doppio di Audi!
EliminaQuelli so piddini, anche se gli spieghi che è per la bilancia dei pagamenti, loro capiscono che gli stai parlando della bilancia del fruttivendolo.
Monti lo sa e non si fida dei piddini, quindi visto che i piddini comunque hanno continuato ad importare, ha scelto di massacrare tutti gli altri per bilanciare il commercio.
Donc on a besoin d'une... "Dingo-économie"?
RispondiEliminaAlleggeriamo un po'.
RispondiEliminaProf., se il Francese si "etònna", vuol dire che gli ha fatto proprio male...
E se parla di "valore taumaturgico" di qualcosa, è convinto di essere un grande medico, da non contraddire mai, pena catastrofi!
(Georges Descrières è il mio Purgone preferito.
Interpretava Arsenio Lupin in una nota serie televisiva, ricordate?).
L'attitude était exactement celle-ci. Descrières était ton Purgon préféré, car il est mort en 2013. Ce sont toujours les pires qui restent...
EliminaCavoli prof, grazzzie per questo post! Mi piacciono sia i suoi post "tecnici", che quelli in francese (e questo è un post tecnico in francese!).
RispondiEliminaI primi perché mi permettono di rispolverare antiche nozioni di macroeconomia ormai andate perdute, ed anzi di impararne di nuove.
I secondi perché mi permettono di approfondire la conoscenza del francese, una passione che mi è nata durante l'università e che da allora cerco di coltivare da autodidatta nei ritagli di tempo.
Ho letto che ha visitato la Saint Chapelle, praticamente ha fatto un salto nei secoli bui... DAR, da rotolarse...
A proposito di "théologiens en savaient d’économie" di questi secoli bui, guarda caso uno dei tanti (RiDAR) che insegnavano a Paris proprio pochi anni dopo la costruzione della Saint Chapelle veniva anche lui dall'Italia...
Olalalala comme il est vénère la le chevalier noir!
RispondiEliminaGoudronnage!
RispondiEliminaThéorème du requin:
RispondiEliminaQuand quelqu'un pense que un gros pinceau est nécessaire pour peindre un grand mur, il peut éventuellement arriver que le mur avale la brosse.
(Dans le Carnet de Murphy pour la Gauche)
L'importance divulgatrice et la valeur pédagogique de Votre article (oeuvre) seront fondamentales pour la Nation française aussi bien que pour l'Europe.
RispondiEliminaD'ailleurs, comme Vous l'avez souligné, nous (Italie et France) sommes beaucoup plus semblables entre nous qu'à l'Allemagne et, peut-être, faudrait-il bien nous en rendre compte au lieu de continuer sur le chemin destructif de l'Euro.
Grazie Professore
Caro prof., vedo con piacere che non si lascia scappare occasione di farsi nuovi amici in quel della Gallia.
RispondiEliminaMi sembra giusto rinsaldare i rapporti con i nostri cugini transalpini.
Mi sono immedesimato un attimo nel distinto M. Boccara, le giuro che se mi fossi sentito dire « Puisque vous vous posez tellement de questions, il faudra bien que vous vous demandiez aussi pourquoi un parti qui faisait plus que 20% maintenant il fait moins que 2% » o avrei fatto immediatamente sepuku, oppure mi sarei ritirato in qualche caverna di Monte Athos a meditare e riflettere sulla «durezza del vivere» di padoaschioppana memoria.
Grazie di tutto